"Je vais effacer de dessus la surface du sol les hommes que j'ai créés, depuis l'homme jusqu'à l'animal domestique, jusqu'à l'animal qui se meut et jusqu'à la créature volante des cieux, car vraiment je regrette de les avoir faits." C'est ainsi que la Bible retranscrit la parole de Dieu juste avant le Déluge. On connaît la suite : Noé interfère et embarque sur son arche les créatures volantes et tout ce qui se meut sur le sol. En 1570, un peintre du nom de Simon de Myle, qui vit certainement dans le sud de ce que sont aujourd'hui les Pays-Bas, illustre spectaculairement l'épilogue : la sortie des animaux après le Déluge alors que le bateau s'est échoué sur le mont Ararat. L'artiste peint dans un style maniériste et avec un souci du détail extrême : pour représenter l'ara de Cuba et le dindon de Barbarie, il s'inspire de témoignages d'expéditions lointaines. L'anomalie : Myle lui-même est un parfait mystère. De lui on ne connaît qu'un tableau, celui-ci. Sur sa vie il n'existe que des supputations. Malgré ce handicap, il s'agit d'une belle image qui devrait attirer les amateurs. Estimation : 500 000 euros

Judith Benhamou-Huet

Le 23 juin 2011, Paris, www.sothebys.com.