Jully (Yonne) 1909

Publié le par Paulo8938

 

10 Décembre 1909

 

Jully (Yonne) 1906

 

La Tuerie de Jully

 

La scène de carnage qui s'est déroulée dans une ferme de la commune de Jully, à la limite des départements de l'Yonne et de la Côte-d'Or, dépasse  en horreur les forfaits les plus effroyables que les annales de la criminalité aient enregistrés.  La ferme où cinq personnes viennent d'être massacrées dans des circonstances atroces est une ancienne abbaye située sur un coteau dominant une vallée des plus fertiles.

 

4

Jully Yonne

La ferme sanglante

 

M. Auguste Verrières, alors âgé de vingt-huit ans, et sa femme, travaillaient à la culture et à l' élevage du bétail.

Ils avaient quatre enfants, trois filles ( l' aînée a neuf ans ) et un garçon.

L' exploitation étant prospère, le fermier avait embauché, une servante, Marie Goguet alors âgée de trente ans, un valet de ferme (italien) Rusconi, un garçon de culture Henri Bonny, et un jeune berger Louis  Imbert.

Et depuis un mois, deux vachers d'origine suisse, Jacquiard, seize ans, et Vienny, quinze ans, étaient également entrés au service des fermiers.

 

Le mobile

Les deux bandits avaient longuement prémédité leur crime.

Jeudi soir, ils avaient demandé au fermier de leur payer leurs gages et avaient ainsi touché 200 francs.

Le lendemain, ils se rendaient à Nuits-sur-Ravières et achetaient deux revolvers et une boîte de cartouches.

Ils se rendaient ensuite à la gare de cette localité et demandaient au guichet si en prenant deux billets pour Pontarlier, ils pourraient les utiliser le lendemain. Sur la réponse négative de l'employé, ils s'éloignèrent sans insister et allèrent à Ancy-le-Franc acheter des vêtements.

Les deux misérables savaient que les époux Verrières possédaient des économies ( deux à trois mille francs en numéraire), qui étaient enfermées dans un meuble de la chambre à coucher.

C'est pour voler cet argent qu'ils ont accompli leur forfait.

 

 

Saint-Vinnemer

(89)

13 Décembre 1909

 

Jully Yonne

Joseph Leichtahaler 76 ans dit "le Tyrolien" de Commissey

arrête les deux assassins du crime de Jully

 

 4 bis *

Jully Yonne

 

*

Suite à une erreur d' impression, deux cartes portent le numéro 4,

de ce fait la carte du chasseur est renommée 4 bis

 

Le récit des assassins

Jacquiart, avec un affreux cynisme, a fait, en ces termes, le récit de ce sextuple forfait.
" Comme nous l'avions décidé, nous sommes descendus à l' étable à six heures, et j'y postai Vienny. Je suis allé chercher le patron en lui disant qu'un taureau était malade. Le patron est venu avec un falot. Il s'est baissé pour regarder le taureau. J'avais mon révolver à la main. Je tire. Il tombe. Le falot s'éteint.

 

J

Le fermier Verrières

 

Voilà que la patronne arrive à son tour. Au moment où elle franchit la porte je tire sur elle trois coups de révolver. Elle tombe aussi.

 

J

Mme Verrières

(Avant d' expirer regagna son lit)

 

Alors nous sortons dans la cour. Nous nous dirigeons vers l'habitation.

Nous entrons dans la cuisine où se trouvent Bonny, Imbert et Rusconi.

Venez vite : une vache qui vient de s'échapper !
Imbert et Bonny seuls nous suivent. Nous les entraînons hors de la ferme. Moi, je serre sous mon veston la hache que j'ai préparée. Nous marchons derrière eux. Nous faisons ainsi une vingtaine de mètres. Je pousse le coude à Vienny qui donne un croc en jambe à Imbert. Celui-ci tombe. Moi, je sors ma hache et j'en profite pour en asséner un coup énorme sur la tête de Bonny qui s'affaisse, le crâne fendu, et rapidement je passe ma hache à Vienny. Il se précipite sur lmbert qu'il frappe à son tour.

Ni Imbert, ni Bonny ne bougent plus.
- Ils sont morts, me dit Vienny.

 

 

J

Bonny

 

Alors nous reprenons le chemin de la ferme où nous rentrons. Comme nous remontons le chemin de l'habitation, nous rencontrons Rusconi qui vient au devant de nous et nous demande si la vache est retrouvée. Moi j'ai repris la hache des mains de Vienny et l'ai remise sous mon veston, mais au moment où nous allons sortir de la cour, j'abats l'arme sur la tête de Rusconi qui est tué sur le coup

 

J

Rusconi

 

Et en courant nous revenons près de la maison. Quand nous arrivons près de la citerne, nous apercevons la bonne, Marie Goguet, qui tire de l'eau. Vienny s'approche derrière elle, à pas de loup, et lui tire un coup de révolver dans la nuque. Elle tombe. Je prends mon couteau, me précipite sur elle et d'un seul coup lui coupe la gorge. Après quoi, à nous deux, nous la précipitons dans la citerne. Mais à ce moment, nous eûmes peur de ce que nous venions de faire et nous nous sauvâmes...

 

J

Marie Goguet

 

J

Louis Imbert

 

Survivant de la tuerie, et principal témoin au procès. 

Alors blessé, il fait le mort, et malgré ses blessures se relève et coure chercher de l' aide chez les voisins !

 

 

Le crime de Jully

à

la ferme des époux Verrières

série de cartes postales anciennes numérotées relatant ce tragique fait divers

Au début du XXe siècle, certaines affaires, abondamment relatées par la presse, étaient exploitées par l’industrie de la carte postale.

Assez rares les onze cartes postales du "crime de Jully",

racontent le massacre commis par deux garçons vachers de 16 et 14 ans.

 

série de cartes postales anciennes numérotées relatant ce tragique fait divers

 

1

La ferme tragique

Jully Yonne

 

2

à gauche la citerne où a été jetée la servante

 

Jully Yonne

 

3

L' entrée de la ferme

 

Jully Yonne

 

5

Les assassins

Jully Yonne

Jacquiard & Vienny

 

6

Les quatre enfants Verrière sauvés grâce à la présence

d' esprit de Louis Imbert

 

Jully Yonne

 

 

7

Louis Imbert

 

médaillé par le gouvernement pour son courage

 

 

Jully Yonne

 

 

8

Le cortège funèbre

 

Jully Yonne

 

9

 

La foule devant l' église

Jully Yonne

 

10

Le discours prononcé au cimetière

 

Jully Yonne

 

Le 5 juin 1910.

Robert-Joseph Jacquiard fut condamné à la peine capitale pour quintuple meurtre, suivi de vol,

et Joseph Vienny,

à 20 ans de détention dans un colonie pénitentiaire

( (le maximum pour son âge).

 

 

Appel ayant été interjeté, la cour d'appel de Paris confirma le jugement des Assises d'Auxerre.

Le 29 Juillet, le président Fallières graciait Joseph Jacquiard dont la peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité. Bagnard, il prit le chemin de la Guyane.

 

source

http://guillotine.cultureforum.net

 

arf

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C
Quel cynisme et  quelle froideur que le récit de ces 2 assassins. Si jeunes et déjà le diable en eux. Quelle horreur !!!!!!!!!<br /> Quand on lit le compte rendu cela fait froid dans le dos comme on dit ils ont commencé tôt, comment des jeunes de cet âge (16 ans) pouvaient ils être aussi monstrueux....... De nos jours il y a la télé, les info, les jeux pour inciter certains. Ils n' avaient même pas l' air d' être simplets ..... bien au contraire. L' horreur est toujours d' actualité malheureusement. Bye Paulo. C7
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F
bonjour, quelle horreur, et les assassins racontnet leur crime avec une telle froideur; je te souhaite une bonne soirée bisous
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L
Quelle horreur ! Cela me fait penser à un crime atroce d'un bandit de notre région,le tristement célèbre Moneuse...Bonne journée,Jean-Pierre
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