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Par Paulo8938 le 25 Avril 2014 à 06:16
Nicolas Edmé Rétif de La Bretonne
1734-1806
Ecrivain
Rétif après une enfance campagnarde, est ouvrier typographe jusqu’à trente-trois ans.
Il devient alors écrivain, nourrissant son œuvre, abondante et diverse, d’expériences vécues, de fantasmes, de projets de réforme et de rêves cosmogoniques (Relatif au récit mythique de la formation de l' univers).
Son "Paysan perverti" (1775) est un roman épistolaire digne d’intérêt, et ses "Contemporaines"(1780-1785, quarante-deux volumes de nouvelles) méritent de sortir de l’ombre.
"Monsieur Nicolas" (1797) prouve pleinement son originalité et offre, avec plus d’audace que Rousseau, le premier exemple d’autobiographie moderne.
http://www.la-pleiade.fr/Auteur/Nicolas-Retif-de-La-Bretonne
Son parcours
1734
Sacy (Yonne)
Rétif de la Bretonne est né à Sacy, sa maison natale existe toujours. Elle est située face à l’église et la ferme de la Bretonne, dont il en prendra le nom quand il se mettra à écrire.
Maison natale de Nicolas Edmé Rétif
massangy.free.fr
Métairie de la Bretonne
Son père Edmé riche laboureur, achète la maison et le domaine de La Bretonne, à l’est de Sacy, en 1740 et la famille s’y installe en 1742.
1745
Vermenton (89)
Il est mis en pension chez sa demi-sœur Anne à Vermenton en juillet 1745
wikipédia
La tour du méridien
http://leblogdepaulo.eklablog.com/vermenton-89-a82990870
le jeune Nicolas va ensuite à Joux, chez le maître d'école Christophe Berthier, en octobre de la même année.
Joux la Ville (89)
Le monument aux mort et l' église
http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=89208_5
1746
Il part pour Bicêtre (Kremlin-Bicêtre), et sous l’autorité de son demi-frère Thomas, clerc tonsuré, il est élève à l’école des enfants de chœur de l’hôpital.
Victime de la lutte du nouvel archevêque de Paris contre le jansénisme les deux frères regagnent Auxerre le 20 décembre 1747.
Puis Nicolas est envoyé chez son demi-frère et parrain, curé du village de Courgis (89).
Courgis
l' église
1750
Renvoyé par son demi-frère en novembre 1750 pour son insoumission et parce qu'il s'intéresse trop aux jeunes filles, il rentre à Sacy, où il se consacre pendant dix-huit mois aux travaux des champs.
1751
De santé fragile ses parents l’envoient, le 14 juillet 1751, comme apprenti typographe à Auxerre chez l’imprimeur François Fournier
Auxerre (89)
commons.wikimedia.org
Statue en pierre polychrome par François BROCHET (Auxerre)
Photo Claude RICHARD1755
Imprimerie royale du Louvre
Devenu ouvrier typographe, il se rend à Paris où il devient compagnon-imprimeur et entre à l'Imprimerie royale du Louvre, en septembre 1756, il travaille ensuite chez l'imprimeur Hérissant, rue Notre-Dame.
En 1757, il se fait embaucher chez André Knapen, imprimeur d'affiches, de mémoires d'avocats et de pamphlets et s'installe dans une mansarde, rue Sainte-Anne-du-Palais.
De 1759 à 1761
Nouveau séjour à Auxerre comme compagnon imprimeur chez Fournier. Il se marie en avril 1760 avec Agnès Lebègue; avec qui il aura quatre filles.
En juin 1761, le couple s’installe à Paris, où Restif travaille dans diverses imprimeries jusqu'en 1767.
Sa carrière littéraire
Doué d’une imagination vive et souvent extravagante, d’un esprit observateur, et en même temps, d’un tempérament qui le porte à une vie de désordres sans frein, il étudie de près les mœurs populaires qu'il reproduit plus tard dans les plus grands détails quand il se met, dans les années 1760, à écrire.
voir :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Edme_Restif_de_La_Bretonne
Environ deux cent cinquante volumes sont sortis de la plume de ce fécond écrivain
ivoire-france.com
Le Paysan et la Paysanne pervertis.
Illustration de Louis Binet
Gravure de L.Binet
des "Femmes du commun"
texte et image wikipédia
Illustration des "Nuits de Paris" (1788), par Moreau le Jeune, représentant « le Hibou-Spectateur, marchant la nuit dans les rues de la capitale.
On voit au-dessus de sa tête voler le hibou et dans les rues un enlèvement de filles, des voleurs qui crochètent une porte, le guet à cheval et le guet à pied. Que de choses à voir quand les yeux sont fermés!
1806
16 rue de la Bûcherie Paris 05
Il fut enterré au cimetière Ste-Catherine (58 à 66 boulevard Saint-Michel )Cette rue devait son nom aux nombreux marchands de bois, charpentiers, menuisiers, car elle conduisait au Port aux Buches.3 commentaires
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Par Paulo8938 le 7 Avril 2014 à 09:23
TONNERRE (YONNE)
Maison natale du Chevalier D' Eon
Hôtel d' Uzès
L'Hôtel fut acheté par la Caisse d'épargne en 1879.
Une restauration a eu lieu en 1888 ce qui suscita de nombreuses controverses.
L' Hôtel d' Uzès au XVI ème siècle
portraitsdarchitecture.blogspot.com
Louise de Clermont-Tallard
1504-1596
Louise de Clermont Comtesses de Tonnerre, épouse en secondes noces Antoine de Crussol Duc d' Uzès.
Elle séjourna de nombreuses fois en cet hôtel d' où le nom d' Hôtel d' Uzès.
Charles de Beaumont, chevalier d'Éon
mi homme - mi femme
(1728-1810)
nationalsecuritiesonline.over-blog.com
Auteur, diplomate et espion français, naît à Tonnerre le 5 octobre 1728.
Portrait par Thomas Stewart (1792)
Ce tableau à été retrouvé dans une salle des ventes new-yorkaise en 2012,
il était perdu depuis 1926
Le Chevalier d' Eon est resté célèbre de par son habillement qui le faisait passer pour une femme. À sa mort cependant, il fut reconnu par un concile de médecins comme de sexe masculin et parfaitement constitué.
Il est le fils de Louis d'Éon de Beaumont, avocat au Parlement de Paris ayant fait fortune dans le commerce du vin en étant directeur des domaines du roi. Il naît à Tonnerre où son père de petite noblesse est élu maire et y commence ses études.
En 1743, il poursuit ses études à Paris et en 1749, il obtient un diplôme en droit civil, et en droit canon. Il est avocat au parlement de Paris.
Eon s' avère être talentueux en équitation et en escrime.
Louis François de Bourbon-Conti
Cousin de Louis XIV
(1717-1776)
Il fut l'un des personnages clefs de l'opposition princière au roi Louis XV et l'un des mécènes les plus importants de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
En publiant en 1753 plusieurs Considérations historiques et politiques, Eon est remarqué par le prince de Conti ( cousin de Louis XIV), il est alors nommé censeur royal pour l' histoire et les belles lettres.
En 1756 il est dépêché par le roi à la cour de Russie comme secrétaire d' ambassade alors que débute la guerre de Sept Ans, pour obtenir de la tsarine Élisabeth une alliance avec la France.
Élisabeth Ire la Clémente, portrait de Van Loo
À la cour russe, la tsarine donnant des bals costumés où l'on inversait les rôles (les hommes devaient être vêtus en femme et les femmes en homme), il prend sans doute plaisir à se travestir, sa faible corpulence lui permettant de mystifier tout le monde.
Entre 1758 et 1760 il est secrétaire d' ambassade à Saint-Petersbourg.
Eon capitaine des dragons
Il est récompensé en obtenant du roi le brevet de capitaine des dragons , pour avoir apporté le texte du traité d' alliance entre la Tsarine et le roi.
Il quitte l' armée en 1762 et devient agent secret, envoyé à Londres , sa grande habileté diplomatique et la subtilisation des documents préparatoires au traité, alors que la France est vaincue par l'Angleterre lui vaut de recevoir l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Ordre honorifique français créé par l'édit de Louis XIV du 5 avril 1693 récompensant les officiers les plus valeureux.
Après quelques déboires avec le comte de Guerchy ,nouvel ambassadeur , il est redescendu secrétaire après avoir été ministre plénipotentiaire. D'Éon accepte difficilement les remarques de son supérieur qu'il juge incompétent. Une guerre ouverte s’installe alors à l’ambassade de France, deux camps se forment. Le 4 nov embre 1763, Louis XV demande l’extradition du chevalier mais la législation anglaise l’interdit. Redevenu simple particulier, il continue par provocation d’aller à l’ambassade de France et divulgue en 1764 des secrets d’État.
Il s' en suit plusieurs procès devant la Cour de sa Majesté britannique.
En 1767 le chevalier d' Eon obtient raison , il poursuit alors son métier d' espion.
Il préfère se dérober au nombreux procès en se déguisant en femme et se réfugie chez un ami.
On le prétend, fou, hermaphrodite, puis femme.
repro-tableaux.com
En 1777, il revient à la cour de Louis XVI habillé en capitaine des dragons , le roi par vengeance ou parce qu'il croyait que c'était vraiment une femme, lui donne ordre « de quitter l'uniforme de dragons qu'Eon continue à porter, et de reprendre les habits de son sexe avec défense de paraître dans le royaume autrement que vêtue en femme.
Il est arrêté en mars 1779 habillé en dragon, et exilé à Tonnerre dans son domaine familial.
En 1783 il est de nouveau autorisé par le roi à séjourner à Paris, mais il repart à Londres en 1785 ou il se retrouve dans une demi-misère, et doit survivre par des duels en escrime.
Il est gravement blessé lors d'un dernier duel en août 1796 : il est blessé par un fleuret qui casse et qui lui transperce le poumon.
En 1804 il est fait prisonnier pour dette, libéré pour publier une autobiographie ,mais suite à une attaque vasculaire et une chute, il est paralysé .
Grabataire et misérable, il meurt à Londres en 1810 à l' âge de 82 ans.
En effectuant la dernière toilette de la défunte, on découvre avec stupéfaction que cette vieille dame… est un homme.
Rapport de M. Copeland chirurgien.
« Par la présente, je certifie que j'ai examiné et disséqué le corps du chevalier d'Éon en présence de M. Adair, de M. Wilson, du père Élysée et que j'ai trouvé sur ce corps les organes mâles de la génération parfaitement formés sous tous les rapports »
Saint-Pancras Old Church
Le chevalier d'Éon, habillé quarante-neuf ans en homme et trente-trois en femme, est enterré au cimetière de la paroisse Saint-Pancras, dans le comté de Middlesex (Comté aujourd'hui disparu).
En 1860, la construction de la voie ferrée de la Midland Railway, amputa la partie du cimetière où se trouvait sa tombe.
Saint-Pancras Coroner's Court
Ses restes, perdus parmi des milliers d' autres, furent portés dans une fosse commune au Saint-Pancras Coroner's Court.
l' énonisme
Désigne l'inversion esthético-sexuelle correspondant au besoin qu'éprouvent certains hommes d'adopter des comportements vestimentaires ou sociaux socialement considérés comme féminins.
Le chevalier d'Eon est considéré comme le Saint-patron des travestis.
Mylène Farmer dans sa chanson sans contrefaçon se dit être le Chevalier d'Éon en faisant allusion à son déguisement.
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Par Paulo8938 le 15 Février 2014 à 09:17
Flottage du bois
Les flotteursLes flotteurs étaient des hommes dont le métier consistait à tirer hors de l'eau les bois flottant sur l'Yonne (bois de chauffe essentiellement), bois en provenance des forêts du Morvan qui était destiné à être acheminé par la suite jusqu'à Paris et sa région.
La pratique du flottage s'est peu à peu éteinte au cours de la première moitié du XXe siècle.
velorandoadeux.free.fr
La représentation la plus connue d'un flotteur se trouve au milieu du pont principal de la ville de Clamecy (Nièvre), sur l'Yonne, d'où partait une part importante du bois de chauffe destiné à la capitale.
On peut y voir la statue d'un homme debout, coiffé d'une casquette, qui tient fièrement à la main une sorte de longue perche, quasiment dans la posture d'un soldat au garde-à-vous.
La longue perche utilisée par les flotteurs, dotée d'un crochet à son extrémité et qui servait à saisir les bouts de bois, puis à les ramener vers la berge avant de les tirer hors de l'eau, était appelée un picot, mot qui a survécu à Clamecy comme titre d'un petit journal local à caractère satirique.
Cette activité occupait une bonne part des habitants de la région, notamment au XIXe siècle lorsque les besoins en chauffage se firent plus importants, en raison de l'essor démographique et de la croissance de la population parisienne. Elle fait partie de l'identité et du folklore clamecycois ; une petite radio locale s'appelle d'ailleurs radio flotteurs. (Wikipédia)
CPA
Bois pour le flot
Port de l' Etang d' Yonne
Une Carrotée de Bois
Déchargement
Ruisseau du Caillot
Pont Charreau
Château-Chinon
Pertuis de Clamecy
Triage du Bois
Du Moyen Âge jusqu’à la fin du XIXe siècle, en Europe occidentale, le flottage est le mode de transport le plus courant et le moins onéreux pour le bois.
Flottage à bûches perdues
La méthode la plus rudimentaire consiste à rassembler le bois sur la rive, à marquer chaque pièce du symbole choisi par son propriétaire et à laisser les grumes descendre librement le cours d’eau au gré du courant, de préférence lors des crues annuelles.
Arrivé à destination, le bois est arrêté par un barrage dressé au travers de la rivière, par des pieux fichés dans le lit de la rivière ou par un câble tendu. Ce procédé, dénommé flottage à bûches perdues, se traduit par des pertes assez importantes, notamment à la suite de chocs contre les ponts ou les rochers. Il fut employé sur l'Yonne et la Cure préalablement à la constitution des trains à Clamecy et Vermenton.
un site à visiter
http://lemorvandiaupat.free.fr/flotteurs.html
Clamecy une rivière de bois
Goûter des Tireurs de Bois
Train de bois
07 juillet 2013
Un train de bois - construit et mis à l'eau à Chitry-les-Mines, dans la Nièvre - a remonté le canal du Nivernais jusqu'à Auxerre .
Le voyage a duré 5 semaines.
Flottage en Trains
La technique du flottage en trains, tend à remédier aux inconvénients du flottage à bûches perdues. Elle demande que les troncs ou les bois débités soient coupés et reliés entre eux pour former une sorte de radeau gouvernable qui descend le courant.
Un mât et une voile peuvent y être installés pour s'aider du vent dans les manœuvres. Ce mode de transport n’est possible que sur des tronçons où le cours d’eau est suffisamment large et peu tumultueux pour éviter que le radeau ne se casse.
Il a été utilisé très tôt dans le Morvan. Sur la Seine, certains radeaux mesuraient 75 m de long sur 5 m de large. Hormis le bois dont elles étaient faites, ces embarcations pouvaient convoyer d'autres biens, parfois même du bétail.
Reconstitution d' un train de bois
( avec les moyens de notre époque moderne )
Vidéo ici :
http://www.terredeflotteurs.com/terredeflotteurs/A_la_Une_Zoom.html
Trains de bois à Auxerre
http://www.terredeflotteurs.com/terredeflotteurs/Memoire_Globe_Flotteurs.html
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Par Paulo8938 le 10 Février 2014 à 10:33
Nourrices morvandelles
poupandco.wordpress.com
Nourrice morvandelle et son bébé
"De tout temps, le Morvan a été regardé comme la terre de lait par excellence. Déjà les romains rapportaient que les gauloises de Bibracte, trempaient leurs seins dans une fontaine du Mont Beuvray, pour obtenir en quantité le lait qui nourrirait leurs enfants. Depuis lors, les descendantes chrétiennes de ces femmes ont été constamment recherchées".
la Fontaine Saint-Pierre au mont Beuvray
Saint-Léger-sous-Beuvray (71)
photo net
Au 1er siècle avant Jésus-Christ; la fontaine était déjà existante, sous la forme d'un grand bassin rectangulaire de 20,5 m de long sur 10 mètres de large, au cours des siècles suivants elle a été modifiée, mais elle a toujours existé. Des pièces de monnaie Gauloise et Romaine ont été retrouvées sur le lieu de l'antique fontaine. Reconstruite à la fin du 20e siècle selon les vestiges Gaulois retrouvés lors des campagnes de fouilles, Bibracte sera pendant plus d'un siècle une puissante ville Eduenne. Sur les indications de Jules César dans la guerre des Gaules, des savants sous l'impulsion de Napoléon III feront sortir de terre les vestiges d'une ville fortifiée, cernée de doubles remparts.
L' accès à l'ancienne ville gauloise, est libre et de nombreux patrimoines sont explorables sur les pentes du Mt Beuvray.http://lemorvandiaupat.free.fr/nourrices.html
Le chemin de fer de Lyon ( P.L.M)
embarcadère spécial des nourrices de Bourgogne
"Monsieur, je crois que voici qui fera votre affaire!..."
Le choix du Grand Bureau
Frédérique Bouchot
Lithographie Paris, Musée Carnavalet
La création du « Bureau général des Nourrices et Recommandaresses pour la ville de Paris » ou Grand Bureau, date de 1769. Il est créé pour centraliser le recrutement des nourrices « sur lieu » et le travail des « meneurs », intermédiaires chargés de convoyer les nourrices et les nourrissons dans les allers et retours, de payer les nourrices « à distance » tous les mois et d'apporter des nouvelles des enfants aux parents.
Morvandelle
Nourrice sur lieu
Le Morvan, fortement lié à la capitale notamment par le flottage du bois, a également fourni des nourrices à Paris. Appelées « nourrices sur lieu », elles quittaient leur propre famille pour se rendre dans la capitale afin d'allaiter les nourrissons des familles de la nouvelle bourgeoisie du Second Empire.
Cette activité débuta au début du XIXe siècle et se poursuivit jusque dans les années 20 , à partir de 1850, elle devint une véritable industrie.
Ces nourrices avaient un statut privilégié au sein de la famille, par rapport aux autres domestiques, en bénéficiant de cadeaux, notamment vestimentaires, ou d'avantages en nature. Elles suivaient notamment la famille dans tous ses déplacements et pouvaient même avoir leur propre domestique. Certaines, une fois le nourrisson sevré, prolongeaient leur activité comme « nourrice sèche » ou bonne, tout en gardant le même salaire.
Vers 1860, une nourrice « sur lieu » pouvait gagner le double de salaire qu'une nourrice « sur place ».
À la fin du XIXe siècle, les nourrices morvandelles représentaient plus de la moitié des nourrices de Paris.
Nourrice sur place
le Morvan, terre des nourrices et des orphelins
À partir du début du XIXe siècle, le Morvan, notamment sa partie nivernaise , fut un lieu privilégié pour le placement d'enfants de l'Assistance Publique de l'ancien département de la Seine.
Des nourrices, appelées « nourrices sur place », issues de familles d'artisans, ou de paysans appauvris par la révolution industrielle, accueillent des nourrissons de l'assistance afin de les allaiter.
On constata alors un afflux massif d'enfants surnommés alors les « Petits Paris » : plus de 50 000 enfants furent placés dans le Morvan.
On comptait alors un taux de mortalité important (plus de 30 %) de ces enfants, entre 8 jours, et 3 mois après leur arrivée dans leur familles d'accueil. La rigueur des lieux en hiver et le sevrage précoce des nourrissons étaient la principale cause de ce taux de mortalité.
Les " petits Paris "
Ils étaient accueillis, dans le Morvan,
La misère poussait de nombreuses jeunes mères parisiennes à abandonner leurs enfants qui étaient alors recueillis par l'Assistance Publique de Pairs. Ces enfants "de l'Assistance", comme on disait, étaient confiés par l'Administration à des familles résidant à la campagne. Une indemnité était versée pour payer la nourriture et l'entretien.
Les Morvandiaux étaient souvent pauvres et toujours à la recherche d'un complément de revenu. Mais la venue des enfants de l'Assistance était aussi l'occasion d'accueillir plus malheureux qu'eux et de donner leur affection sans compter. A l'époque, les familles étaient nombreuses (souvent une dizaine d'enfants) et une bouche de plus à nourrir ne se remarquait pas.
L'accueil était généralement "à vie" et les parents les traitaient comme leurs propres enfants.
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Par Paulo8938 le 5 Février 2014 à 09:18
Les Galvachers du Morvan
Philippe Berte-Langereau
Les galvachers, un nom qui évoque un des mythes du Morvan, ces hommes, souvent accompagnés de leur femme, choisissaient de quitter les monts du Morvan pour améliorer l'ordinaire, permettre à leur famille d'échapper à la pauvreté et, bien au-delà, pour découvrir d' autres horizons. Ils descendaient avec leurs puissants attelages de boeufs pour débarder dans des forêts lointaines et ils se sont parfois fixés dans ces " bas pays" pour y faire souche.
Philippe Berte-Langereau a réuni dans son livre de nombreuses cartes postales anciennes, et des photographies de famille inédites qui permettent de mieux connaitre leur travail et leur vie quotidienne.
Galvacher-Boeutier-Toucheur
Voir sur ce super site .
http://lemorvandiaupat.free.fr/galvachers.html
Chant des Galvachers
1 - Adieu, notre pays chéri,
Amis, partons pour le Berry.
Adieu, Corcelles,
Anost, Verreins, le Creux
Que l’on attelle
La charrette et les bœufs.2 - Allons, galvachers, en avant !
Il faut quitter votre Morvan !
Montons la route,
Et chassons le souci;
Buvons la goutte
Chez le Cô à Bussy.3 - Bonjour à notre ami Cô,
As-tu pour nous du bon fricot ?
Dans la galvache,
Tu le sais par ma foi,
On n’est point lâche
De boire un coup chez toi.4 - Hommage aussi au bon Sauron,
C’est lui qui fit cette chanson,
Assis à table,
Ayant le verre en main,
Il est bon diable,
Chante soir et matin.5 - N’oublions pas Monsieur Berger,
Car c’est l’ami du galvacher
Il boit, il chante,
Il a les larm’s aux yeux,
Ce qui l’enchante,
C’est de nous voir heureux.6 - Les uns s’en vont à Commentry,
Les autres à Bourges en Berry,
Puis à la Guerche,
Nevers et autres lieux,
Car là l’ouvrage
Ne manque pas aux bœufs.7 - D’autres s’en vont à Saint-Fargeau,
Toucy, Saint-Sauveur et Bléneau,
Conduir’ la corce,
Charbons et bois carrés,
On voit la force
Là de leurs bœufs barrés.8 - Planchez, Montsauche et Saint-Brisson,
Au premier mai tous nous partons.
Ouroux, Gâcogne,
Frétoy, Gien puis Arleuf,
Pour la Bourgogne,
Allons, piquez vos bœufs !9 - En avant donc les deux corbins,
Vous savez déjà les chemins.
Chers camarades,
Ornons leurs fronts puissants
D’une cocarde
Et de deux beaux rubans.10 - Chère Fanchon, assuie tas yeux,
Voichi le moument des r’aidieux,
Ailons, mai belle,
Aidoucis ton chaigrin,
Souais-mouai fidèle
Jusqu’ai lai Saint-Martin.11 – Tâss’ de bin engraîcher l’coiçot,
A l’ouvraize erzipp’toi in p’sot,
Soign’ bin lai vesse,
Ell’ nous fèré d’ l’arzent,
Remplis sai crèce,
Ne lai laich’ manquer d’ran.12 - Tée bin das treufes et du bié nar,
O’ t’reste encor un quarté d’lard,
Dans lai feuillotte.
Quand o gn’airé pus ran,
Chitôt p’lai poste
I t’envîrai d’ l’arzent.13 - Allons, vais-t’en, ne rébole pas,
I t’écriré du pays bas.
Envie en classe
Le p’tiot sans l’fére manquer,
Et pour tè, tâce
De ne pas m’oublier.14 - Chu le chairiot é-tu mis 1’saic ?
Doun’ moué mai pipe et mon taibaic,
Mai limousine,
Et mon grand aiguïon,
Ne te chaigrine
Pas, mai boune Fanchon.15 - Puis il s’en va, pauvre bouvier,
Abandonnant son vieux foyer,
Quittant sa femme
Et ses enfants aussi,
Pour être esclave
Dans les bois de Toucy.16 - Ne peut-il donc, dans son Morvan,
Vivre aussi bien en travaillant ?
Quand là l’ouvrage
Ne manque pas au bras,
Est-il donc sage
D’aller aux pays bas ? (***)CD - Chansons du Morvan
Chanteurs et musiciens de l'U.G.M.M.
Chantée par différentes voix du Morvan
Musique par le groupe "Les Ragouts"(***)
(Yonne, Côte-d'Or, Allier, Loiret)
Les Boeufs
source http://lemorvandiaupat.free.fr/galvachers.html
Les galvachers utilisèrent d'abord des vaches, puis des boeufs au XIXème siècle, ce qui les distinguaient des charretiers locaux, boeufs roux de race dite morvandelle - ou "bétail rouge" -, courts et trapus, forts et courageux, dociles au bouviers. Avec l'introduction progressive de la race nivernaise en Morvan, les boeufs des galvachers, croisés avec la race locale, sont devenus des "boeufs barrés", c'est-à-dire roux et blancs, enfin totalement blancs à la fin du siècle dernier : ce sont ces grands boeufs blancs nivernais, aux longues cornes, que nous montrent les plus anciennes photographies et cartes postales.
Boeuf du Morvan
Boeuf Charolais
" Boeuf barré "
Cartes postales anciennes de paysans et Galvachers
Photos musée des galvachers à Anost Saône-et-Loire
Attelage de boeufs
Paysan Morvandiau
" aitou sas deux boeufs blans "
Le Galvacher
" Rentrer les foins "
Un char
« Labourage nivernais », célèbre toile de Rosa Bonheur.
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Par Paulo8938 le 25 Janvier 2014 à 10:08
Rue Thénard
La rue Thénard à Sens , c' est elle que j' empruntais quotidiennement pour aller à mon école.
Mais qui était donc ce Monsieur Thénard ?
Louis Jacques Thénard
1777-1857
Chimiste français
En 1799 il découvre le bleu de cobalt "Bleu de Thénard", servant à colorer la porcelaine pour la manufacture de Sèvres
À partir de 1808, Thénard collabore à l'école polytechnique avec Gay-Lussac : ils travaillent à la préparation du potassium et du sodium.
En 1811 , il isole le silicium.
Il découvre l'eau oxygénée en 1818, ainsi que le bore , et établit une classification des métaux .
En 1813 il publie son célèbre Traité de chimie.
sa vie détaillée :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Jacques_Th%C3%A9nard
Le buste du baron Thénard, dans son village natal
la Louptière-Thénard (Aube).
Louis Jacques Thénard est né dans le village de La Louptière à une trentaine de kilomètres de Sens en Champagne.
Sens sera rattaché à la région Bourgogne en 1790.
La rue Thénard de nos jours, elle abrite le collège
Stéphane Mallarmé, ancien lycée impérial.
Stéphane Mallarmé
1842-1898
Poète
Il resta quatre ans au lycée impérial de Sens (de 1856 à 1860);
il y prépara le baccalauréat qu’il obtint à la cession de repêchage
en novembre 1860.
Tableau de Edouard Manet 1876
A gauche l' entrée du lycée Mallarmé rue Thénard, ancien lycée impérial, devenu collège Stéphane Mallarmé depuis 1971.
Mallarmé vue depuis les promenades .
Gérard Lenorman les matins d' hiver
Cette chanson me rappelle mes années passées à l' école primaire
15 rue Thénard, de 1962 à 1967.
Nous étions trois frères Michel, Daniel et moi ; nous avons à tour de rôle fréquenté cette école.
Entrée de l'école primaire Gaston Marnot, 15 rue Thénard.
Il ne me semble pas qu' elle portait ce nom, et je ne sais pas qui était
Gaston Marnot !
Le préau mis à part la fresque rien a changé
Sous ce même préau, avant les vacances, on nous distribuait une belle orange, un petit coeur en pain d' épice recouvert de sucre glacé, depuis cette époque je n' en ai jamais revu !
Ambiance de classe années soixantes.
Le poêle, la blouse grise, l' encrier, l' ardoise et la discipline !
L' école vue depuis les promenades
Boulevard du mail
Avant d' arriver place Drapès
Statue du baron Thénard
En 1861, la ville de Sens a élevé, sur la place Drapès, une statue du baron Thénard en habit de professeur des universités ; celle-ci a été déposée en 1942 pour être fondue.
Cathédrale St-Etienne
L' hôtel de ville
Un hôtel restaurant réputé
L' hôtel de Bourgogne
49 à 53 rue Thénard
Les Thénardier
Les misérables Victor Hugo
(1862)
Ce nom aurait été inspiré à Victor Hugo par Louis Jacques Thénard , son contemporain et chimiste renommé, qui était opposé à la réduction du temps de travail des enfants proposée par Hugo .
Les Thénardier dans leur auberge : ce sont des individus de la pire espèce.
Ils traitent Cosette comme leur domestique.
Cosette
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Par Paulo8938 le 30 Novembre 2013 à 09:07
Gëorgia Knap
1866-1946
Surnommé « l’homme aux 80 métiers »
Né en 1866 à Troyes, fils d’un boucher de cette ville, il fut orphelin de bonne heure, et entra comme apprenti mécanicien aux Chemins de Fer de l’ Etat. C’est grâce à cet apprentissage, au cours duquel il apprit la mécanique, qu’ il dut plus tard de devenir à la fois, le concepteur, et le réalisateur de tant d’inventions dans de nombreux domaines : en mécanique, en appareillage médical, en architecture (la première « maison électrique »), en urbanisme (la première maison « préfabriquée »), et le concept du « cottage social » pour les revenus modestes.
Le concept de la maison économique consistait à profiter des nouveaux matériaux de construction peu onéreux comme le béton pour mouler directement la maison. Gëorgia Knap déposa près de 20 modèles différents dont le « Goliath » fut le plus usité. Ce mode de fabrication, moins coûteux que les méthodes traditionnelles, s’accompagnait du soutien de la part des associations d’aide à l’accession au logement de l’époque.
Les Castors
Mouvement d' autoconstruction coopérative né après la seconde guerre mondiale en France.
Vidéo
http://www.arte.tv/fr/l-association-les-castors-autoconstructeurs/7326342,CmC=7326400.html
Carte d' adhérent de 1955
Avec cette carte, chaque "Castor" de Sens bénéficiait "à vie" d'une remise sur les matériaux de construction achetés à l'entreprise Barbier (sable, ciment, parpaing etc...)
Les castors de Sens (Yonne)
1952-1992
40 ans
google maps
Le 1 Boulevard des Castors
La maison familiale jusqu' au décès de notre mère en 2009.
Les nouveaux propriétaires continuent à bien l' entretenir, et l'ont modernisée.
Extraits d' un article de l' Yonne Républicaine
du 30 juin 1993
Fabrication des hourdis
Plancher hourdis
Pierre Barbier (devant la maison de mes parents)
P.D.G de la société "Barbier Fils et Cie", spécialisée dans les matériaux de construction et la fabrication de produits en béton.
Le 24 avril 1951
Dans l' Yonne Républicaine
Appel de Pierre Barbier
"A tous ceux qui voudraient avoir leur maison"
80 personnes déposeront leur candidature à la permanence de la Caisse d' Epargne.
31 candidatures seront retenues.
Plusieurs organismes (Caisse d' Epargne , Crédit Immobilier, la CAF ), et entreprises du Sénonais en apportant des fonds, feront corps autour de Pierre Barbier Président des Castors .
" Le principe était simple "
Ce que mes Castors ne pouvaient pas apporter en argent, je leur ai demandé de l' apporter en travail .
(Pierre Barbier)
Les 31 maisons seront construites en trois ans.
72201 heures de labeurs ont été effectuées par les Castors , après leur journée de travail ou durant le repos dominical, et les congés payés.
Le 1er Octobre 1954
La répartition des pavillons a lieu en grande pompe à la mairie par tirage au sort.
Ma famille est la première famille-castors à emménager
Comme toujours maman avait le mot de la fin , c' est moi le premier petit castor !
En avril 1993, Boulevard des Castors et rue du Pré-Saint-Pierre, il restait encore 32 personnes ayant vécu une aventure en béton.
Six mois après la parution de l' article de l' Yonne Républicaine mon père Pierre décède.
Pendant la construction des " Castors " il conduisait entre autre le camion d' approvisionnement en matériaux, en plus de son travail de gardien de la paix.
En 2009 c' est au tour de maman, Suzanne, de nous quitter, et d' un commun accord, non sans regrets nous cédons la maison.
Un petit coucou à Josette qui vient de fêter les 65 ans de mariage de ses parents, Lucette bientôt 86 ans , et Franck 89 ans; également Castors , au numéro 2 ; maman s'est peut être trompée je suis né le 22 et Josette le 11 du mois de mars....
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Par Paulo8938 le 19 Novembre 2013 à 08:15
Nièvre
Bouhy
Le village de Bouhy est perché sur la plus haute colline de la Puisaye.
Il marque la frontière entre la Nièvre et l'Yonne.
Le Moulin Blot à été restauré en 2006
1909
L' église
wikipédia
Chapelle St Anne (1648)
Bouhy en 1808 et la fin tragique d' un vieillard
(à la fin de cette page):
http://www.phanelle.fr/gribouille1789/actes_insolites/actes_insolites_006_58_01.htm
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Par Paulo8938 le 14 Novembre 2013 à 09:06
Hôtel des archevêques de Sens
à Paris 4 ème arrondissement
Armoiries de Tristan de Salazar
Hôtel de Sens
Paris ne devient archevêché qu’en 1622. Avant cette date, la capitale dépendait de l'archevêché de Sens. C’est Tristan de Salazar, archevêque de cette ville (1474-1518) qui fait détruire l'hôtel de Jean d'Hestoménil donné par le roi Charles V à l'archevêché de Sens pour être la résidence parisienne de son archevêque et reconstruire à sa place entre 1475 et 1519 l’actuel bâtiment. Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot, dont le mariage avec Henri IV fut déclaré nul en 1599 par l'Église, y résida de 1605 à 1606.
Marguerite de Valois, la Reine Margot
Depuis 1961, l' hôtel abrite la bibliothèque Forney, consacrée aux beaux-arts, aux métiers d'art et à leurs techniques, aux arts appliqués ainsi qu'aux arts décoratifs.
salle de lecture
Le sens de l' hôtel de Sens
wikipédia
wikipédia
Cour intérieure
wikipédia
Le jardin
Elle est considérée comme la première des cathédrales gothiques (la basilique Saint-Denis qui lui dispute ce titre est consacrée en 1140, mais n’est pas à cette époque une cathédrale ; elle ne le devient qu’en 1966). C’est vrai pour ce qui concerne la date de début des travaux (1135) et la date de sa consécration (1163). Sa tour ne fut cependant achevée que fort tard (1532–1534). Quant au transept, qui date des années 1490–1515, il constitue un des plus beaux chefs-d’œuvre du gothique flamboyant.
Rectificatif Sens se trouve à 110 km de Paris et non à 50 km.
Un tout petit aperçu de ma ville natale, (au passé riche en histoire), qui je l' espère vous donnera envie d' aller la visiter.
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Par Paulo8938 le 5 Septembre 2013 à 18:45
Je dédie cet article à une chère arrière-grand-mère qui va bientôt fêter ses 80 ans; ses parents, Jeanne Alice et Laurent, tenaient cette écluse, où elle vécut une partie de son enfance.
Septembre 2013
Septembre 2013
Ecluse 108
http://www.region-bourgogne.fr/canaux/Les-serliennes-du-canal-de-Bourgogne,976,7160
Une Serlienne
cliquez ici pour la voir en 360° :
http://www.ecluse105.fr/ecluse108.html
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